Le 17 mai, Journée Mondiale de Lutte contre l’Homophobie et la Transphobie, nous permet, une nouvelle fois, d’exprimer notre solidarité envers les victimes des violences et des discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, en France et dans le Monde, ainsi que de rappeler notre détermination à poursuivre notre mission associative.
Cette année, en raison de la pandémie, l’association Alertes LGBTQI en Aveyron n’organisera pas de rassemblement public. Elle a également dû annuler les événements qu’elle avait préparés dans le cadre de ses « Semaines des Fiertés ». Pour autant, la visibilité des luttes contre les violences et discriminations LGBTQIPhobes est plus que jamais nécessaire.
En effet, la pandémie du COVID a contribué à remettre les discours homophobes ou transphobes au centre de l’espace public. Un rabbin en Israël, un iman au Sénégal ou encore plusieurs pasteurs évangélistes aux Etats-Unis ont ainsi affirmé que le COVID était un châtiment divin, contre les personnes LGBTQI elles-mêmes, contre les parades « contre-nature » ou encore contre la tentation de décriminaliser l’homosexualité. Comment s’en étonner quand le pape émérite Benoit XVI écrit de son côté que le Mariage pour Tous était l’œuvre de l’Antéchrist ?
Tout récemment, en Corée du Sud, un cluster diagnostiqué à partir d’un bar gay a déclenché une nouvelle vague d’homophobie tandis qu’en France certains messages homophobes incitaient un couple gay de Marseille à quitter l’immeuble où il habitait.
Une 1ère action inter-associative a permis d’interpeller le gouvernement français sur la fragilité des mineurs LGBTQI confinés dans leurs familles qui les rejettent. Un plan de soutien a bien été annoncé avec des possibilités d’hébergement mais, au-delà de cette mesure dont les modalités d’application restent discutées, Alertes a soutenu une initiative encore plus large puisque regroupant plus de 60 associations LGBTQI autour d’autres populations fragilisées et notamment :
- les personnes trans en outing forcé du fait des procédures de changement d’état civil interrompues
- les personnes demandeuses d’asile, notamment en termes d’hébergement, de moyens financiers, et dans des conditions sanitaires plus qu’incertaines
- les séniors, en rupture de liens familiaux.
Sur ces questions, ainsi que de l’urgence de mettre en place des mesures de protection accompagnées de moyens financiers suffisants pour soutenir les publics concernés et les associations de terrain, aucune réponse n’a encore été apportée par le gouvernement. Nous appelons donc le gouvernement à s’emparer de ce 17 mai pour mettre enfin en place des mesures ambitieuses : qu’attend par exemple notre gouvernement pour interdire les fumeuses et ignobles « thérapies de conversion » au moins sur les mineurs, comme l’Allemagne vient tout juste de le faire ?
A quelques jours de la publication du Rapport Annuel de SOS Homophobie qui fera un point détaillé sur le retour des victimes et des témoins de violences, d’injures ou de discriminations, Alertes LGBTQI s’inquiète en effet du retard que la France est train de reprendre par rapport à ses voisins en matière d’Egalité des droits et de lutte contre les discriminations LGBTQIphobes. Selon le classement de l’organisme international ILGA, actant l’expiration du plan d’action gouvernementale précédent et le non-vote définitif sur la PMA en faveur des couples de lesbiennes et des femmes seules, notre pays est désormais classé au 13ème rang européen perdant 4 places par rapport à 2019 !
En Aveyron même, après s’être adaptés aux contraintes actuelles avec des permanences virtuelles à partir de notre page Facebook, ou avoir reporté des événements que nous avions prévu autour de ce 17 mai, nous poursuivrons, grâce à la fidélité de nos partenaires ainsi qu’aux bénévoles dont la présence nous est plus que jamais précieuse, nos missions fondamentales d’accueil, de soutien et de sensibilisation afin qu’au-delà de la lutte nécessaire en faveur de l’Egalité des droits, cette Egalité et le respect entre Toutes et Tous soient également une valeur définitivement partagée.
EN AVEYRON AUSSI : PAS DE REPIT CONTRE LES VIOLENCES ET DISCRIMINATIONS LGBTQIPHOBES
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